vendredi 11 janvier 2013

Ingrid Bergman



Ingrid Bergman
Ingrid Bergman est née en Suède en 1915. Orpheline dès l'enfance, elle est élevée par son oncle. C'est presque par hasard que lui vient le goût de la comédie, lorsqu'on lui confie un tout petit rôle dans Landskamp ; elle a 17 ans. La même année, elle entre dans la troupe du Théâtre Royal de Suède. Elle attendra trois ans pour renouer avec le cinéma, d'abord dans Munkbrogreven dans une participation plus significative et surtout dans Intermezzo (1), l'année suivante, dans lequel elle est remarquée par le producteur David O. Selznick. Elle signe un contrat avec la M.G.M., part pour la Californie et reprend son rôle de professeur de piano pour le remake d'Intermezzo réalisé par Gregory Ratoff. La beauté, "exotique" pour Hollywood, de l'actrice contribue pour une bonne part au succès du film. Mais la qualité et la variété de son jeu sont déjà incontestables.

Après un aller-retour en Suède pour tourner deux films, elle apparaît successivement dans Dr. Jekyll and Mr. Hyde de Victor Fleming en 1941 avec Spencer Tracy, dans le désormais légendaire Casablanca de Michael Curtiz en 1942 avec Humphrey Bogart dans lequel elle est une troublante Ilsa Lund Laszlo dans les bras de son partenaire, dans For Whom the Bell Tolls (tiré du roman d'Ernest Hemingway) de Sam Wood en 1943 avec Gary Cooper où elle joue le rôle de Maria, une républicaine espagnole (!!) et qui lui vaut sa première sélection aux Oscars (remporté par Jennifer Jones pour The Song of Bernadette). L'incroyable série ne s'interrompt pas puisque George Cukor lui demande d'interpréter le personnage féminin principal dans Gaslight en 1944 aux côtés de Charles Boyer et Joseph Cotten. Elle obtient l'Oscar de la meilleure actrice devant Barbara Stanwyck, Bette Davis et Claudette Colbert notamment et un Golden Globe. Alfred Hitchcock, que l'on sait amateur de froides beautés blondes, lui offre, coup sur coup, le rôle du Dr. Constance Peterson dans Spellbound (1945) avec Gregory Peck et, l'année suivante, celui de Alicia Huberman dans lequel elle est particulièrement remarquable, dans Notorious avec Cary Grant. Le metteur en scène et l'actrice tourneront à nouveau Under Capricorn en 1949.

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Leo McCarey et Lewis Milestone la mettent à l'affiche, avec, à la clef, un deuxième Golden Globe et une nouvelle sélection aux Oscars (récompense attribuée à Joan Crawford pour Mildred Pierce) grâce au film du premier réalisateur. Ingrid Bergman retrouve Victor Fleming pour sa deuxième interprétation de Jeanne d'Arc (elle avait déjà tenu le rôle dans la pièce de George Bernard Shaw) avant de l'être une troisième fois pour Roberto Rossellini (Giovanna d'Arco al rogo) en 1954.

Rossellini justement qui la choisit pour être Karin, cinq ans plus tôt, dans Stromboli, cette épouse tourmentée d'un pêcheur italien. Coup de foudre entre les deux artistes, divorce du premier mari puis mariage en 1950. Cet événement va briser la carrière américaine de l'actrice, peut-être trop vite identifiée à son personnage immaculé de Jeanne d'Arc. Le couple va enchaîner plusieurs films : Europa '51, Viaggio in Italia en 1953 et La Paura en 1954, Viaggio in Italia étant probablement le meilleur de la série. Mais, surtout, ces films sont de lourds échecs commerciaux et financiers.

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Jean Renoir la voit en comtesse polonaise dans la comédie dramatique Elena et les hommes avec Jean Marais en 1956. Elle n'y est pas très convaincante. Anatole Litvak l'imagine en exilée russe et lui confie, la même année, le rôle titre de l'adaptation de la pièce Anastasia avec pour partenaire Yul Brynner. L'actrice obtient à la fois un Golden Globe et un Oscar, une forme de pardon hollywoodien. Elle n'est pas présente à la cérémonie des Academy Awards et la statuette est remise à Cary Grant. C'est avec lui qu'elle tourne Indiscreet de Stanley Donen en 1958, jolie comédie romantique qui se passe dans le milieu du cinéma. Quelque mois auparavant, son divorce d'avec Rossellini était prononcé. Une fille, née de cette union, fera carrière dans le septième art : Isabella Rossellini ; le mariage de celle-ci, entre 1979 et 1983, fera d'Ingrid Bergman la belle-mère de Martin Scorsese. La fille de son premier mariage, Pia Lindstrom, est également actrice.

Après 1958 et The Inn of the Sixth Happiness de Mark Robson avec Curd Jürgens, débute une carrière télévisée dont le point culminant sera A Woman Called Golda qui lui vaut un Golden Globe. Entre temps, elle rencontre Yves Montand et Anthony Perkins sur le plateau de Goodbye Again de Litvak tiré du roman de Françoise Sagan. Les films et prestations sont, au cours de cette période, irréguliers, le plus souvent en demi-teinte. Même la comédie Cactus Flower de Gene Saks en 1969 avec Walter Matthau et Goldie Hawn, malgré une sélection pour les Golden Globes, ne convainc pas. Il faut attendre 1974 et le Murder on the Orient Express tiré du roman d'Agatha Christie adapté par Sidney Lumet et sa distribution impressionnante, pour retrouver l'actrice dans un rôle intéressant, bien que secondaire. Elle obtient d'ailleurs l'Oscar du meilleur second rôle féminin pour son interprétation. Citons pour l'anecdote la navrante dernière œuvre, A Matter of Time, de Vincente Minnelli en 1976, dans laquelle sont réunies les Bergman mère et fille. Le dernier film de cinéma (et dernière sélection aux Oscars) est celui de son homonyme Ingmar Bergman (avec lequel, rappelons le, elle n'a aucun lien de parenté), Hostsonaten avec Liv Ullmann où elle est, à nouveau, une pianiste cette fois opposée à sa fille. AlHolg

Citations :
"... Il suffit qu'Ingrid Bergman regarde un homme pour qu'il devienne sexy." (Humphrey Bogart)

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